Suite aux récentes annonces gouvernementales concernant la suspension de MaPrimeRénov’, un revirement significatif vient d’être opéré. Le ministère du Logement a confirmé le maintien partiel de ce dispositif essentiel pour les propriétaires souhaitant améliorer la performance énergétique de leur habitat. Cette décision intervient après une forte mobilisation du secteur du bâtiment qui craignait des conséquences désastreuses sur l’activité économique et l’emploi.
Revirement stratégique pour MaPrimeRénov’ face aux pressions du secteur
Le 4 juin 2025, l’annonce de la suspension de MaPrimeRénov’ avait provoqué une onde de choc dans le secteur de la rénovation énergétique. Face au tollé général, le gouvernement a finalement reculé, annonçant le maintien du dispositif pour les travaux isolés de rénovation énergétique. Ces interventions, également appelées « mono-gestes », concernent notamment l’installation d’une chaudière performante ou la pose de fenêtres à double vitrage.
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La Fédération Française du Bâtiment (FFB) a qualifié cette décision de « belle et grande victoire » pour la profession. Olivier Salleron, président de la FFB, a souligné l’importance de ces travaux isolés qui permettent de réaliser entre 35% et 50% d’économies d’énergie tout en étant plus accessibles financièrement que les rénovations globales.
Ce maintien n’est néanmoins pas inconditionnel. Le ministère a clairement indiqué qu’il ne s’agirait pas « d’un puits sans fond illimité » et que des modifications pourraient intervenir à « l’horizon 2026 » pour ces opérations mono-gestes. Une façon de tempérer la victoire du secteur tout en préservant l’essentiel du dispositif d’isolation qui optimise le confort thermique tout en réduisant les coûts énergétiques des ménages.
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Modifications ciblées pour les rénovations d’ampleur
Si les travaux isolés bénéficient d’un sursis, le gouvernement a annoncé plusieurs ajustements concernant les rénovations d’ampleur. Parmi les pistes évoquées :
- Un recentrage sur les logements les plus énergivores (classés F et G)
- Une baisse du plafond de travaux subventionnables à 50 000 euros maximum
- La suppression du bonus de 10% accordé pour les sorties de passoires thermiques
- Un renforcement des contrôles pour lutter contre les fraudes
Ces ajustements visent à mieux maîtriser l’enveloppe budgétaire allouée au dispositif, dont la consommation s’est révélée plus rapide que prévu. Selon le ministère, les fonds prévus pour douze mois ont été épuisés en seulement neuf mois, créant un embouteillage de dossiers qui risquait de reporter certaines demandes à 2026.
Au 31 mai 2025, 122 000 ménages ont déjà bénéficié de MaPrimeRénov’, avec une répartition de 78 000 rénovations par geste et 44 000 rénovations d’ampleur. Les aides moyennes s’élèvent à 4 000 euros pour les travaux mono-gestes contre 40 000 euros pour les rénovations globales.
Lutte renforcée contre la fraude au dispositif
Le ministère du Logement a également mis en lumière les « fragilités » du système qui ont justifié sa refonte. L’une des principales préoccupations concerne la professionnalisation croissante de la fraude, notamment via certains accompagnateurs Rénov’ peu scrupuleux.
Type de fraude | Montant estimé | Actions engagées |
---|---|---|
Contentieux en cours | 8 millions d’euros | Procédures de recouvrement |
Fraude potentielle (Tracfin) | 50 millions d’euros | Enquêtes en cours |
Ces chiffres alarmants expliquent en partie la volonté gouvernementale de réformer le dispositif. Le délai de traitement des dossiers s’est également considérablement allongé, passant de 70 à 105 jours, avec des instructeurs « débordés » par l’afflux de demandes.
Pour les propriétaires souhaitant installer des systèmes de chauffage plus écologiques, il reste toujours possible de combiner MaPrimeRénov’ avec d’autres aides locales et nationales pour financer l’installation d’une pompe à chaleur, solution particulièrement efficace pour réduire la consommation énergétique.
Impact sur le secteur de la rénovation énergétique
La mobilisation du secteur du bâtiment a joué un rôle déterminant dans cette décision. La FFB avait prévu des « actions revendicatives de terrain » dès le 2 juillet si le gouvernement maintenait sa position initiale. Olivier Salleron avait même promis une mobilisation avec « camionnettes, engins de chantier et camions » pour faire entendre la voix des professionnels.
Ce maintien partiel du dispositif représente donc un compromis qui permet d’éviter une crise majeure dans le secteur tout en engageant une réforme progressive du système d’aides. Les petites et moyennes entreprises du bâtiment peuvent ainsi poursuivre leur activité liée aux travaux mono-gestes, qui constituent une part importante de leur chiffre d’affaires.
Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’efficacité de ces ajustements et préparer la transition vers une version plus pérenne et maîtrisée de MaPrimeRénov’ à l’horizon 2026.