Voici pourquoi il ne faut pas tailler pas vos haies en ce moment

La période printanière réveille souvent nos ardeurs jardinières. Pourtant, avant de sortir sécateurs et taille-haies, découvrez pourquoi il est vivement recommandé de ranger ces outils pendant plusieurs mois de l’année.

Pourquoi éviter de tailler entre mars et août selon la LPO

Chaque année, la LPO lance le même appel aux jardiniers amateurs et professionnels : évitez toute taille de haies et tout élagage d’arbres entre mi-mars et fin août. Cette recommandation, loin d’être un simple caprice, repose sur des observations scientifiques précises concernant les cycles naturels.

Le printemps marque le début de la période de reproduction pour de nombreuses espèces animales. Les oiseaux construisent leurs nids dans les branches des arbres et des haies. Les rouge-gorges, mésanges, chardonnerets et merles noirs choisissent soigneusement ces abris naturels pour élever leurs petits. Tailler à cette période revient à détruire directement leurs habitats.

Nicolas Macaire, naturaliste et ornithologue à la LPO, explique que « un couple de mésanges bleues, au pic de la reproduction, peut prélever jusqu’à 400 chenilles par jour pour alimenter sa couvée ». Ces insectes sont essentiellement trouvés sur les feuilles des arbres, particulièrement sur les chênes. La taille printanière prive donc ces oiseaux de ressources alimentaires essentielles.

Si pour les agriculteurs, la loi interdit formellement d’élaguer entre le 16 mars et le 15 août, aucune réglementation nationale ne contraint les particuliers. Certaines municipalités ont par contre adopté des arrêtés locaux pour protéger la faune pendant cette période critique. Dans le sud de la France, les obligations de débroussaillement liées aux risques d’incendies peuvent être adaptées pour préserver des zones refuges.

La période idéale pour entretenir votre végétation

Les travaux d’entretien des haies et d’élagage des arbres ne doivent pas être abandonnés, mais simplement reportés. La période optimale se situe en hiver, entre mi-novembre et fin janvier. À cette époque, la sève est redescendue dans les racines, ce qui rend les coupes moins traumatisantes pour les végétaux.

Cette période hivernale correspond à une phase de dormance pour de nombreuses espèces animales. Les insectes sont en diapause, les oiseaux migrateurs sont partis vers des contrées plus chaudes, et la reproduction n’est pas d’actualité. Vos travaux de jardinage auront donc un impact minimal sur l’écosystème local.

Pour les propriétaires de lauriers-roses qui nécessitent une taille spécifique pour une floraison optimale, il est préférable d’intervenir en fin d’hiver, juste avant le réveil végétatif. Cela permet à la plante de développer de nouvelles pousses qui porteront les fleurs estivales.

En Angleterre, l’organisation Plant Life promeut le « No mow May » (un mois de mai sans tondre) pour favoriser la floraison des plantes sauvages et soutenir les populations d’insectes pollinisateurs. Cette initiative gagne progressivement du terrain en France également, complétant parfaitement la recommandation de la LPO.

Créer des îlots de biodiversité dans votre jardin

La LPO ne préconise pas nécessairement l’abandon total de l’entretien du jardin pendant six mois. L’objectif est plutôt de maintenir des « îlots d’herbes hautes » qui serviront de refuges pour la faune locale. Ces espaces préservés constituent de véritables réservoirs de biodiversité.

Les herbes non tondues accueillent une multitude d’insectes pollinisateurs comme les papillons, les bourdons et les abeilles sauvages. Elles hébergent également des orthoptères (criquets, sauterelles, grillons) qui représentent une source de nourriture essentielle pour les oiseaux et leurs oisillons. Contrairement aux idées reçues, de nombreux passereaux ne nourrissent pas leurs petits avec des graines mais avec des protéines animales.

Pour concilier esthétique du jardin et préservation de la biodiversité, Nicolas Macaire suggère de « défricher des zones d’activité, sous une balançoire ou une table, ou créer une allée avec sa tondeuse ». Cette approche permet de conserver des espaces fonctionnels tout en préservant des zones naturelles.

L’idéal pour maximiser la biodiversité consiste à créer différents « biotopes » dans votre jardin : un coin de prairie naturelle, quelques arbustes en haie libre, un petit tas de bois, un point d’eau… Cette mosaïque d’habitats attirera une grande diversité d’espèces.

Les bénéfices d’une pause saisonnière pour votre jardin

Au-delà de la protection directe des oiseaux et des insectes, suspendre les tailles entre mars et août présente d’autres avantages. Ce repos permet aux plantes de compléter leur cycle naturel, de fleurir et de produire des graines. Un jardin moins domestiqué devient paradoxalement plus résilient face aux maladies et parasites.

En laissant les herbes pousser, vous favorisez un enracinement plus profond qui améliore la structure du sol. Ces racines permettent une meilleure infiltration de l’eau lors des pluies et limitent l’érosion. Pendant les périodes sèches, le couvert végétal protège également le sol contre le dessèchement.

Cette approche plus naturelle réduit considérablement le temps consacré à l’entretien du jardin pendant la belle saison. Vous pourrez ainsi profiter davantage de votre espace extérieur pour des activités plus agréables que la tonte ou la taille.

Adopter les recommandations de la LPO, c’est participer à la préservation de la biodiversité à l’échelle locale. Chaque jardin devient ainsi un maillon essentiel dans la chaîne des habitats naturels, particulièrement important dans les zones urbanisées où les espaces verts se font rares.

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