Les bacs à ordures qui trônent au milieu du jardin vous dépriment ? Bonne nouvelle : construire un cache-poubelle n’a rien d’un chantier hors de portée. En trois ou quatre jours, à deux personnes motivées, vous pouvez monter un abri solide, esthétique et parfaitement adapté à vos besoins, tout en ménageant votre budget. On vous explique comment faire, étape par étape.
Pourquoi se bâtir un cache-poubelle ?
- Esthétique : plus de conteneurs qui jurent avec la terrasse ou l’allée.
- Hygiène et confort : à l’abri du soleil, les déchets chauffent moins, les odeurs restent limitées et les insectes s’invitent moins.
- Durabilité : les bacs, protégés des UV et de la pluie, se dégradent moins vite.
- Sécurité : un verrou décourage fouilles et renversements par grand vent.
- Entretien : un coup de jet ou de nettoyeur haute pression suffit pour garder l’abri propre.
Quel matériau choisir ? Bois, métal, pierre ou végétal
Un cache-poubelle se prête à de nombreuses finitions. Voici l’essentiel pour choisir.
1. Bois
- Douglas : naturellement de classe 3, il résiste aux champignons et insectes sans traitement chimique. Excellent compromis coût/résistance pour l’autoconstruction.
- Mélèze ou robinier : encore plus durables, mais plus chers.
- Pin autoclave : économique, longévité moindre que le Douglas.
2. Métal
- Acier galvanisé ou aluminium pour un rendu contemporain et un entretien minimal.
- Coût supérieur, mise en œuvre plus technique (soudure ou assemblages boulonnés).
3. Pierre, gabion, maçonnerie
- Longévité quasi illimitée, excellente inertie thermique.
- Travaux lourds : fondations, élévation, remplissage de gabions.
4. Haie ou claustra végétale
- Solution 100 % naturelle ; charme ou hêtre repoussent de 40 à 50 cm par an.
- Nécessite un entretien régulier et protège peu de la pluie.
Le pas-à-pas ci-dessous détaille la version en Douglas, appréciée pour son aspect chaleureux, sa facilité de pose et son coût contenu.
Implantation et règles à vérifier avant de sortir la perceuse
- Accès facile : placez l’abri près de la rue pour limiter les allers-retours le jour de la collecte. Privilégiez un sol plat, sans marche.
- Support stable : optez pour une dalle ou des plots en béton afin d’éviter le contact direct du bois avec la terre.
- Ombrage : un coin à l’ombre retarde la fermentation et limite les odeurs.
- Règles locales : certaines communes imposent des distances minimales avec la voie publique ou les voisines. Vérifiez le PLU ou consultez la mairie.
Matériel et outillage
Les quantités ci-dessous correspondent à un modèle trois bacs (2 580 × 920 mm) équipé d’un toit végétalisé.
Bois et panneaux
- 8 poteaux Douglas 90 × 90 × 1 800 mm
- Planches de terrasse Douglas 24 × 124 mm (environ 22 m linéaires)
- Contreplaqué filmé ou OSB marine 18 mm pour la toiture
Quincaillerie
- Vis inox A2 : 3,5 × 40 mm et 5 × 60/100 mm
- 6 pentures anglaises + gonds
- Boulons d’ancrage M8 pour les sabots de poteau
- Vis/écrous M10 et M5, cornières, plaques perforées, aimants de porte
Étanchéité et toiture végétale
- Bâche EPDM ou PVC pour bassin
- Raccord de récupérateur d’eau Ø26 mm + tuyau d’évacuation
- Substrat léger et plantes couvre-sol (sédums, thym serpolet…)
Outils indispensables
- Perforateur + mèches béton
- Scie circulaire ou sauteuse
- Visseuse, embouts Torx
- Niveau, équerre, serre-joints
- Mèche Forstner Ø26 mm, agrafeuse
Tutoriel : construire votre cache-poubelle en Douglas
Étape 1 : préparer la fondation
1. Tracez au sol un rectangle de 2 580 × 920 mm.
2. Vérifiez l’équerrage en mesurant les diagonales.
3. Réalisez une dalle ou positionnez huit plots réglables, puis fixez les sabots de poteau bien de niveau.
Étape 2 : couper et poser les poteaux
1. Coupez quatre poteaux avant à 1 230 mm et quatre poteaux arrière à 1 180 mm pour créer une pente d’environ 2–3 cm vers l’arrière.
2. Vissez ou boulonnez chaque poteau dans son sabot, en contrôlant l’alignement.
Étape 3 : assembler l’ossature
1. Reliez les poteaux avec des traverses hautes et basses en 45 × 95 mm.
2. Vérifiez soigneusement l’équerrage : des cadres droits garantissent des portes qui ferment sans accrocher.
Étape 4 : fabriquer les panneaux (portes et côtés)
Pour chaque panneau :
• Vissez 9 lames de 700 mm sur deux traverses de 1 078 mm.
• Ajoutez une jambe de force en diagonale pour la rigidité.
Répétez l’opération huit fois. Protégez les chants avant la pose.
Étape 5 : poser les panneaux latéraux
• Fixez des cornières sur les poteaux pour soutenir les panneaux.
• Laissez 40 mm en partie basse pour faciliter l’écoulement de l’eau et le nettoyage.
Étape 6 : installer les portes
• Vissez les pentures sur les portes, puis présentez-les sur les poteaux avant.
• Installez des butées basses et des aimants pour une fermeture sans bruit.
Étape 7 : poser la toiture et le bac à plantes
1. Vissez la plaque de contreplaqué filmé sur l’ossature.
2. Montez un cadre de 100 mm de haut pour contenir le substrat.
3. Agrafez la bâche d’étanchéité, percez un trou Ø26 mm à l’arrière, et raccordez le tuyau d’évacuation.
Étape 8 : finitions et plantations
• Appliquez une huile ou une lasure pour stabiliser la teinte du Douglas.
• Remplissez le bac de substrat léger, plantez sédums ou herbes aromatiques : vos bacs disparaissent sous la verdure.
Étape 9 : rangements intérieurs
• Vissez des tasseaux dans les poteaux, posez des étagères et rangez sacs de tri, produits ménagers ou petits outils de jardin.
Personnaliser son abri
- Peinture ou lasure assortie à votre portail.
- Lumière solaire sous le débord du toit.
- Panneau aimanté pour le calendrier de collecte.
- Mélange bois/métal pour un style plus contemporain.
- Porte-vélos ou coffre latéral si l’espace le permet.
Budget : fait maison ou prêt-à-poser ?
• Modèle du commerce : environ 300 € pour un bac, 600 € pour trois.
• Version DIY en Douglas : 210 à 260 € de matériaux pour trois bacs.
En clair : près de 50 % d’économie, avec des dimensions et des finitions sur mesure.
Entretien et durée de vie
- Huile saturateur tous les deux ans pour conserver la couleur.
- Au printemps, nettoyez le toit végétalisé : retirez les feuilles, complétez le substrat si besoin.
- Contrôlez et resserrez la visserie avant l’hiver.
- Rincez l’intérieur à grande eau deux fois par an.
FAQ express
Quelle surface pour trois bacs ?
Prévoyez 2,60 m de long sur 1 m de profondeur pour des bacs de 240 L.
Possible de travailler seul ?
Oui, mais les phases de levage des panneaux et de pose du toit sont plus sûres à deux.
Le Douglas doit-il être traité ?
Non. Le bois est naturellement durable (classe 3). Une huile protège toutefois la couleur des UV.
Un permis est-il nécessaire ?
En général, non. Renseignez-vous tout de même si vous êtes en secteur protégé ou si l’abri dépasse 5 m².
Et si j’ai deux ou quatre bacs ?
Ajustez simplement la longueur des traverses et le nombre de panneaux.
En résumé
Construire un cache-poubelle en Douglas, c’est l’occasion de protéger vos bacs, d’alléger la facture et de soigner l’esthétique du jardin. Avec un plan précis et un peu de temps, vous obtiendrez un abri durable, adapté à vos besoins. À vos outils !